À table !!! – Maigret et la soupe à l’oignon

 

Après un détour en Irlande via l’Ouest sauvage américain, retournons à Paris et poussons la porte d’une brasserie.

Et là, attablés au fond de la salle, qui voyons-nous ? Ne serait-ce pas le commissaire Maigret et son fidèle acolyte, Janvier ?

Quelle chance ! Voilà un sujet parfait pour notre rubrique culino-littéraire !

Maigret ! S’il y a bien un personnage de roman qui a sa place dans cette rubrique c’est bien le commissaire créé par Simenon. Potée, choucroute, raie au beurre noir, moules-frites, quiche lorraine, macaronis gratinés, œufs au lait, crêpes, etc. Ses romans débordent de bonne chère !

Il existe d’ailleurs plusieurs ouvrages traitant du sujet. On peut notamment citer Simenon et Maigret passent à table de Robert Courtine et Bon appétit commissaire Maigret de Jacques Sacré.

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Petite anecdote, c’est le commissaire Maigret et sa fameuse blanquette de veau qui m’ont donné l’idée de créer cette rubrique.

Mais présentement, il n’est point question de blanquette de veau. Sur quel plat sont penchés les deux policiers ? Et qu’est-ce qui les a amenés ici ?

Maigret bâilla, poussa les papiers vers le bout du bureau.
— Signez ça, les enfants, et vous pourrez aller vous coucher.
Les « enfants » étaient probablement les trois gaillards les plus durs à cuire qui fussent passés par la P. J. depuis un an. L’un d’eux, celui qu’on appelait Dédé, avait l’aspect d’un gorille, et le plus fluet, qui avait un œil au beurre noir, aurait pu gagner sa vie comme lutteur forain.
Janvier leur passait les papiers, une plume, et, maintenant qu’ils venaient enfin de lâcher le morceau, ils ne se donnaient plus la peine de discuter, ne lisaient même pas le procès-verbal de leur interrogatoire, et signaient d’un air dégoûté.
L’horloge de marbre marquait trois heures et quelques minutes et la plupart des bureaux du quai des Orfèvres étaient plongés dans l’obscurité. Depuis longtemps, on n’entendait plus d’autre bruit qu’un lointain klaxon ou les freins d’un taxi qui dérapait sur le pavé mouillé. Au moment de leur arrivée, la veille, les bureaux étaient déserts aussi, parce qu’il n’était pas neuf heures du matin et que le personnel n’était pas encore là. Il pleuvait déjà, de cette pluie fine et mélancolique qui tombait toujours.
Cela faisait plus de trente heures qu’ils étaient entre les mêmes murs, tantôt ensemble, tantôt séparément, tandis que Maigret et cinq de ses collaborateurs se relayaient pour les harceler. (…)

Il y avait encore un fond de café dans les tasses, une petite cafetière d’émail sur un réchaud. Tout le monde avait les traits tirés, le teint gris. Maigret avait tellement fumé qu’il en avait la gorge irritée et il se disait que, les trois hommes embarqués, il proposerait à Janvier d’aller manger une soupe à l’oignon quelque part. Son envie de sommeil était passée. C’est vers onze heures qu’il avait eu un coup de fatigue et il était allé somnoler un moment dans son bureau. Maintenant, il ne pensait plus à dormir.(…)

Ils descendirent l’escalier l’un derrière l’autre. Normalement, c’est aux Halles qu’ils seraient allés manger une soupe à l’oignon. (…)

Ils n’avaient plus faim ni l’un ni l’autre, mais ils s’attablèrent néanmoins dans une brasserie où, parce qu’ils l’avaient décidé une heure plus tôt, ils commandèrent une soupe à l’oignon.

Maigret et la jeune morte


Soupe à l’ognon gratinée

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  • 500 g d’ognons émincés (soit 4-5 oignons moyens)
  • 30 g de beurre
  • 1,5 L de bouillon de volaille
  • 1 bouquet garni
  • 1 morceau de sucre (facultatif)
  • gruyère rapé
  • pain sec
  • sel et poivre

Dans une cocotte ou un faitout, faites fondre le beurre. Une fois le beurre fondu, ajoutez les oignons émincés.
Faites les suer jusqu’à ce que les oignons se colorent légèrement d’un beau blond doré.

Quand les oignons sont bien dorés, ajoutez la farine et mélangez bien.
Mouillez avec le bouillon de volaille.
Salez, poivrez, ajoutez le sucre et le bouquet garni
Amenez à ébullition et faites cuire 45 minutes à feu doux-moyen.

Mettez quelques morceaux de pain sec au fond de bols pouvant aller au four. Parsemez d’un peu de gruyère râpé.
Remplissez le bol avec la soupe d’oignons.
Ajoutez des morceaux de pains secs et couvrez avec le fromage.

Faites gratiner sous le gril d’un four chaud.

Et bon appétit !


J’espère que cette soupe d’oignons vous mettra de meilleure humeur que nos deux détectives qui se morfondent au fond de cette brasserie.

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