À la rencontre de #20 – Amélie Vallée

Demain, nous partons au Québec avec un nouveau partenaires, Les éditeurs réunis. À cette occasion, une de leurs autrices a répondu à nos questions. Place à Amélie Vallée, que vous pouvez retrouver sur Facebook et Instagram !

 



Amélie Vallée, vous êtes avocate au Barreau de Québec depuis 2004. Comment passe-t-on de ce métier à celui d’autrice ? L’écriture est-elle désormais votre activité principale ? Ou comment conjuguez-vous l’écriture avec le reste de votre quotidien professionnel et personnel ?

À ce jour, je détiens toujours mon titre d’avocate inscrite au Tableau de l’Ordre du Barreau du Québec. Toutefois, en 2009, j’ai fait le saut vers la philanthropie. J’aime penser que la philanthropie m’a trouvée, c’est un milieu de travail excessivement gratifiant. Le projet d’écrire un premier, puis un deuxième roman, est venu se déposer dans ma vie progressivement. Ensuite, j’ai effectivement dû laisser de l’espace à ce projet afin qu’il puisse voir le jour. J’ai choisi d’instaurer une routine d’écriture qui soit stable. Cette méthode m’a bien servie puisque je devais conjuguer l’écriture à ma vie professionnelle et personnelle. J’ai donc privilégié les séances d’écriture à raison de 3 à 4 fois par semaine sans y déroger, un peu comme quelqu’un qui s’entraîne au gym. En soutenant ce rythme, avec des séances d’environ 2 à 3 heures, l’écriture d’un roman me prend approximativement 6 mois. L’écriture n’est donc pas mon métier principal, mais elle est venue ajouter une corde à mon arc.

 

Vous êtes directrice générale de la fondation SSS de l’Énergie. Parlez-nous de cet engagement philanthropique.

Oui, j’ai le privilège d’oeuvrer en gestion philanthropique au sein de la Fondation de la santé et des services sociaux de l’Énergie depuis 2011. Auparavant, j’avais occupé un poste similaire pendant 2 ans à la Fondation du Séminaire Ste-Marie, une école secondaire privée. Selon moi, la philanthropie est en quelque sorte la « culture du sourire » ou une « pépinière de bonheur ». J’ai le sentiment de prendre part à quelque chose de grand, une sorte d’histoire à succès. À la Fondation, on a un rôle concret à jouer pour notre communauté, on rallie la population afin d’amasser des fonds. Nous sommes un vecteur positif, ensemble on fait ressortir « l’humain » avec tout ce qu’il a de bon et de vrai. Nous faisons partie de la solution en permettant d’acquérir des appareils médicaux ou en mettant sur pied des projets novateurs qui améliorent la qualité et l’accessibilité des soins de santé offerts dans notre région. C’est un métier qui me permet de m’accomplir dans la bienveillance et le plaisir.

 

Votre héroïne, Constance Prévost, est le genre d’amie que l’on aime autant qu’elle nous agace ! Elle est drôle, intelligente, mais parfois complètement catastrophique ! D’où vous est venue l’idée de ce personnage très attachant ?

Constance me ressemble. Pour un premier roman, je souhaitais me rapprocher de ce que je connais afin de renforcer la crédibilité de mes personnages. Bien qu’il ne s’agit pas à proprement parler d’une autobiographie, L’univers de Constance Prévost a de grandes similitudes avec plusieurs péripéties que j’ai réellement vécues. Assurément, j’ai pu les modifier quelque peu, modifier certains détails ou en créer de toutes pièces mais, les gens de mon entourage ont certainement reconnu l’autrice « derrière » Constance. Pour ce qui est des deux autres personnages, Tess et Étienne, ces derniers sont inspirés de plusieurs personnes qui m’entourent. J’ai pu prendre des traits de personnalité d’un ami, le sens de l’humour d’un autre et ajouter des éléments complètement fictifs. En tant qu’autrice, j’ai eu un plaisir fou avec mon personnage d’Étienne. Étrangement, j’avais l’impression que ses répliques ne provenaient même plus de mon imagination, qu’elles arrivaient de nulle part, comme s’il existait réellement. J’ai adoré le faire interagir avec Constance, les dialogues entre eux se formaient aisément.



Nous invitons chaque semaine les internautes à partager leur #MardiConseil. Quel est le meilleur conseil de lecture que vous avez reçu et/ou donné ?

Chaque jour, je lis. Qu’il s’agisse simplement de quelques minutes avant d’aller dormir, je lis. Je pense que la lecture est une porte vers la découverte. Nous avons tous des vies qui roulent à vive allure. La lecture est un moyen de ralentir, d’entrer en contact avec des personnages qui peuvent, à leur tour, nous emmener ailleurs, nous arracher au quotidien. Mon conseil est donc le suivant : Ne jamais cesser de lire. Peu importe ce que l’on lit, conserver cet accès privilégié à d’autres univers. Être ouvert à découvrir. Ne jamais laisser le rythme incessant de la vie relayer la lecture aux oubliettes. Dans une journée, il y a toujours ne serait-ce qu’une dizaine de minutes qui peuvent être consacrées à la lecture!

 

Chaque début de semaine, nous posons #LaPetiteQuestionDuLundi à nos participants. La plus fameuse d’entre elles est la suivante : Avec quel

personnage de la littérature voudriez-vous être coincée dans un ascenseur ? Et pourquoi ?

J’ai récemment lu Là où je me terre de Caroline Dawson aux éditions Remue-Ménage. Il s’agit de l’histoire d’une enfant d’origine chilienne immigrée au Québec. Ce roman m’a bouleversée, il m’a grandement touchée. Il m’a permis de mieux comprendre ce que vivent les immigrants. Comme c’est une histoire vécue, j’aimerais m’entretenir avec Caroline Dawson parce qu’elle a réussi à me faire percevoir la réalité d’une personne immigrante à travers le regard d’une d’entre elles. Sa façon de raconter donne envie de s’ouvrir à l’autre, d’être plus sensible et, surtout, d’envisager que ça puisse être totalement différent de nos propres perceptions. Intégrer une nouvelle culture revêt une grande complexité, je pense que j’en étais consciente mais, en parcourant son roman, ça m’a frappée d’autant plus. Caroline Dawson m’a permis de le

conscientiser avec son récit intime.

 

Merci d’avoir répondu à nos questions, Amélie !